Épouses russes

2024 Auteur: James Gerald | [email protected]. Dernière modifié: 2023-12-17 14:07

Plus de 2 000 « épouses » d'Europe de l'Est entrent officiellement chaque année en Italie, dont environ la moitié sont des filles de Russie et d'Ukraine. Malheureusement, le service italien de l'immigration ne dispose pas de données précises sur le pourcentage de divorces de ces couples, mais nous avons tous lu des histoires d'horreur sur les maisons closes qui se cachent derrière des agences matrimoniales et sur les mariés moussus à la recherche de filles d'Europe de l'Est, car dans notre patrie, aucune femme qui se respecte ne regardera dans leur direction.

Tout cela est une vérité terrible, qui se traduit par des articles indignés dans les pages des journaux, et nous lisons, horrifiés et plaints, nos compatriotes désespérés qui, en quête d'une vie meilleure, ont épousé le premier monstre avec un passeport étranger.

Arrêter! C'est vrai, les filles épousent un passeport, pour avoir la possibilité de devenir citoyennes d'un pays prospère, et la vie de ce même marié étranger, qui n'est pas nécessaire et n'est pas pris en compte, est souvent sacrifiée à ces rêves et à la couverture de un passeport avec des armoiries étrangères …

Longues files d'attente au consulat de Russie à Milan. La plupart des personnes en attente sont de futures épouses qui ont besoin de différents certificats pour leur mariage. L'attente encourage les connaissances, les filles s'animent, échangent des histoires et des conseils pour toutes les occasions…

Sveta est une belle blonde brillante. Il y a quelques années, elle a divorcé de son mari ivre dans sa ville natale de Saratov et a décidé que la vie en province n'était pas pour elle. Après avoir envoyé des annonces à diverses agences, une telle beauté a immédiatement reçu un grand nombre de réponses de prétendants du monde entier. J'ai décidé de ne pas aller en Amérique, de ne pas prendre de risques, c'était trop loin, mais la fille a regardé l'Europe "… Et ils m'ont tout payé, ils m'ont emmené partout, ont essayé de me faire plaisir. J'ai regardé toutes les capitales européennes, est-ce mauvais ? Et puis elle a dit que nous n'étions pas un ami ami convenable, et elle est partie. Et il ne peut y avoir aucune plainte ! " En conséquence, Sveta a choisi un italien parmi tous les candidats potentiels. "Et quoi ? Le pays est beau, et quel genre de maison il a, vous auriez dû voir - une villa au bord de la mer !" Au bout d'un moment, le futur mari est également apparu - un petit homme à lunettes, rayonnant de bonheur et de fierté pour sa belle épouse, et avec un accent sauvage nous a dit "Bon dien!" … Sveta a souri avec cynisme: "Eh bien, regarde-le, il a déjà commencé à apprendre la langue russe! Peu importe, dès que j'aurai la citoyenneté, que j'aurai divorcé et que je me trouverai un homme normal, as-tu vu ce que marchent les beaux hommes les rues?" Presque toutes les filles en ligne ont hoché la tête en signe d'accord …

Lorsque vous vivez longtemps à l'étranger, vous voyez chaque jour de petites tragédies sous vos yeux, dans lesquelles une épouse russe joue le rôle d'une victime et un mari étranger joue le rôle d'un bâtard et d'un satrape. Comment, cette morille moisie a arraché une beauté comme sa femme et exige autre chose au lieu de lui être reconnaissante pour le reste de sa vie pour un tel bonheur !

À une époque, un couple mémorable vivait dans notre maison: un mari professeur de 55 ans - un gros homme à la barbe grise - et sa femme, une garce de jeune fille ukrainienne depuis 20 ans. Rita est venue en Italie, comme la plupart de ses compatriotes, pour travailler comme femme de ménage, mais dans l'espoir de se marier et de rester en Italie pour toujours. En nettoyant les sols, un modeste professeur d'université l'a remarquée, qui est immédiatement tombée amoureuse de la jeune fille et lui a offert une main et un cœur. Presque comme dans un conte de fées sur Cendrillon, seulement maintenant, le prince s'est avéré être âgé et pas riche, pas prêt pour les raids de sa jeune femme dans les boutiques de mode … Parfois, le soir, Rita sanglotait dans ma cuisine: Pouvez-vous imaginez, je me suis acheté des bottes chez Gucci, alors il m'a dit qu'on ne vivrait pas seulement de son salaire avec de tels achats ! Et il ose aussi me suggérer que je devrais aller travailler ! Et j'ai trouvé…

Comme dans une blague, un jour, mon mari est rentré tôt du travail et a trouvé Rita dans les bras d'un plombier. Le professeur a été emmené à l'hôpital avec une crise cardiaque, et un honnête plombier a épousé ma voisine ukrainienne et l'a emmenée quelque part dans le sud de l'Italie. Je ne sais pas comment le destin de Rita s'est développé, mais son vieux mari trompé ne s'est jamais complètement remis d'une crise cardiaque…

Une fois, un ami m'a amené à une réunion de la communauté russe dans notre ville. Presque toutes les participantes étaient des femmes au foyer, des filles de province qui se sont mariées par correspondance sur Internet ou par l'intermédiaire d'agences matrimoniales. Quelques mois de lettres passionnées dans le cadre de modestes opportunités linguistiques, une visite en Italie chez le marié, une évaluation positive de la maison et de la situation financière, et un mariage précipité. Et puis - les ténèbres de la vie côte à côte avec une personne absolument mal aimée et sans intérêt, ce qui rend ces filles folles de l'impossibilité de changer quoi que ce soit. Pour obtenir la nationalité italienne, vous devez vivre ensemble pendant au moins trois ans, puis les procédures bureaucratiques sont retardées de plusieurs années. En conséquence, la belle épouse se transforme en une garce qui se souffre et empoisonne la vie de son mari - le détenteur du passeport chéri … Les conversations lors de réunions dans la communauté russe tournent autour de la même chose - comment obtenir des entretiens dans le service de l'immigration plus rapidement, comment accélérer les procédures d'obtention de la nationalité, comment divorcer le plus rapidement possible …. Beaucoup de filles ne parlent même pas italien, car le mari a appris le russe, et en général elles préfèrent de communiquer uniquement avec leurs amis de la communauté, et aucun d'entre eux n'est intéressé par l'éducation ou le travail: « Je me suis mariée, ici laisse son mari soutenir !

Tous ces cas ne sont que des cas isolés de la vie de nos compatriotes à l'étranger, qui s'ajoutent à l'image globale disgracieuse des « épouses russes ». Après ce que vous voyez, vous comprenez pourquoi le passeport russe dans le service d'immigration ne provoque qu'un sourire dégoûté et des commentaires à travers les dents serrées "… un autre Russe est arrivé pour la citoyenneté".

Le plus choquant est qu'une telle attitude n'empoisonne la vie que de ceux qui se sont vraiment mariés par amour et espèrent vivre heureux avec leur élu toute leur vie. Pour ces couples, chaque jour se transforme en une tentative de surmonter les préjugés des structures bureaucratiques et des lois discriminatoires. Ces familles doivent constamment subir l'humiliation des visites de contrôle de la police de l'immigration à leur domicile (« Signora, pourquoi votre mari est-il toujours au travail à 20 heures ? Je vois qu'il n'est pas pressé de rentrer chez lui… »), soumettent un rapporter sur les revenus de sa femme ("Signora travaille? cependant, les filles russes préfèrent généralement rester des femmes …") et faire de leur mieux pour protéger la fragile harmonie familiale de la méfiance de la part des autorités, de la famille et des amis du mari.

Et "nos malheureux compatriotes", qui ont épousé un passeport, ne font tout simplement pas attention à de telles bagatelles: pour eux, ce ne sont que des obstacles gênants sur le chemin de la citoyenneté chérie, qu'ils contournent facilement et naturellement, laissant derrière eux le destin paralysé d'un "mari étranger" et une traînée d'aversion pour "ces Russes".

Peut-être que maintenant vous regardez le site d'une agence matrimoniale ou triez les profils de " prétendants " étrangers - petits, chauves, laids, que vous ne regarderiez jamais de votre vie s'ils n'étaient pas citoyens d'un État d'outre-mer…

Essayez d'imaginer que derrière chaque photo il y a une personne vivante, incomprise et mal aimée dans sa patrie, qui se tourne vers vous dans l'espoir d'être heureuse, et posez-vous la question: « Ai-je le droit de disposer de sa vie pour mon propres fins ?"